Le rendez-vous est fixé à Pontorson devant un café-brioche. Le temps est estival et la
soixantaine d’Amis des moulins est déjà dans l’ambiance d’une belle journée. Nous avons le
plaisir d’accueillir parmi nous Gérard Gau, Président des Amis des moulins d’Île-de-France,
et son épouse, qui se sont joints à nous. Nous prenons la direction de Rimoux (35), où
Monsieur Noël nous attend pour nous présenter le Moulin de Quinquampoix. Les esprits
s’apaisent autour du bief tant le calme règne. C’est ici, face à la roue, que nous avons
l’historique du moulin. Rappelons que c’est avant tout une minoterie qui écrase du froment,
du sarrasin et de l’épeautre. Majoritairement aux cylindres métalliques, mais parfois aussi à la
meule de pierre. Comme personne n’échappe aux soucis de l’eau, ce moulin tourne maintenant
essentiellement au moteur diesel (l’électricité était trop onéreuse à l’époque où le moteur
était peu utilisé du fait que l’eau ne manquait pas). C’est le dernier moulin en activité sur
le Couesnon. Dans la bâtisse où nous entrons, on retrouve les éléments de la meunerie, le
"tic-tac" des mécanismes, l’odeur de la farine, la diversité des outils. Au rez-de-chaussée on
retrouve le mécanisme, la meule de pierre et l’ensacheuse. Au 1er, 3 cylindres métalliques qui
écrasent la majorité de la production. Au 2ème, les chambres à farine et l’indispensable massette
à décoller (sert à décoller la farine dans les conduits). Au 3ème le plansichter qui trie par
tamisage la mouture des grains de blé. Allez, il est temps de repartir ! Au revoir Monsieur Noël
et un grand merci pour vos commentaires et votre patience.
Nous arrivons maintenant à Saint-Ouen-la-Rouerie (35) pour voir un autre moulin à eau, mais qui
n’est plus en fonctionnement. Nous découvrons par contre de superbes mécanismes. Ce moulin vit
encore ! Tout y est ! De la paire de lunettes à la paire de meules de pierres, du vélo à la roue.
Ce moulin a cessé de fonctionner en 1975. En 1998, la famille Couanault décide de remettre la
roue en eau. Malgré l’entretien, le graissage préalable, l’axe cède ! Alors c’est un travail de
patience qui commence pour la famille bien décidée à faire fonctionner son moulin. Déjà le bief
est consolidé. A l’intérieur, tout est resté à l’identique. Au rez-de-chaussée les meules de
pierres ainsi que 2 appareils à cylindres et les chambres à farine. Sous nos pieds nous pouvons
admirer la roue (1 tonne vide et environ 2,50 m de diamètre). Au sous-sol on découvre le
mécanisme de la roue alimentée par la Loisance (affluent du Couesnon). Au 1er, le plansichter.
C’est un véritable havre de paix que nous avons découvert et nous souhaitons tout le courage et
l’énergie qui seront nécessaires pour remettre ce beau moulin en fonction.
Ça creuse les visites ! Direction Moidrey où un bon repas nous attend à la salle communale. Le ventre bien rempli, chacun est prêt à découvrir le Moulin de Moidrey. Superbe moulin à vent fini de restaurer en juillet 2003 à l’initiative du SIVOM de l’Anse de Moidrey. C’est tout d’abord un paysage magnifique qui s’ouvre aux Amis des moulins ! Vue incontournable sur le Mont Saint Michel et toute la Baie. En effet du haut de la colline, le moulin de Moidrey s’impose face à la Baie. C’est un moulin-tour muni d’ailes de type "Berton". Ce système permet au meunier d’ouvrir et fermer les ailes de l’intérieur du moulin (2 tonnes d’ailes). Il est couvert d’essentes de châtaigner taillées à la main. Mickaël, le meunier, explique l’utilité de chacun des mécanismes ainsi que le fonctionnement général du moulin. Au rez-de-chaussée l’odeur de la farine met d’emblée dans l’ambiance. Ici arrive la farine, le gruau et le son. Au 1er, la bluterie qui sert à tamiser la farine et le volant qui permet de régler les meules. Au 2ème, la paire de meules de pierres qui n’écrase que du blé noir.
En effet le moulin de Moidrey n’ayant pas de contingent pour l’instant ne produit que de la
farine de sarrasin.
Aussi, à cet étage c’est tout le travail des charpentiers amoulageurs que
nous découvrons. L’arbre, le rouet, la lanterne, la charpente... fabuleux spectacle du bois.
Le moulin de Moidrey est ouvert toute l’année au public, et produit la farine de sarrasin qui
est vendue sur place. Le but de la restauration était avant tout la revalorisation du patrimoine,
c’est une opération réussie. Souhaitons-lui longue vie ! Pour clore la journée, un dernier
verre nous est offert par Abel et Pierre au moulin aux Moines à Vessey. On retiendra alors
que cette journée fut très enrichissante et rendez-vous à la prochaine !
Grand bravo à Pierre Gobichon pour l’organisation !
Laurence (moulin de Moidrey)