Samedi 19 mai, une soixantaine de personnes était présente à l’inauguration de la
nouvelle roue du moulin de Choisel. Situé au cœur du bocage virois à Coulonces (14),
cet édifice ancien a toujours profité des eaux apportées par la Brévogne, affluent
de la Vire.
En effet, il fut dans un premier temps rattaché à la baronnie de Coulonces, comme en
atteste l’acte de vente au Sieur de Barville en 1677. Cet acte, et le fait que l’édifice
soit sur la carte de Cassini, ont pu aider les propriétaires dans leurs démarches si
difficiles de réouverture de bief, car le fait que le moulin soit antérieur à la
Révolution lui attribue un droit d’eau inaliénable.
C’est de tout ce parcours du combattant, commencé dès 1998, que Paulette Dubourg, la propriétaire épaulée par son mari André, a entrepris de nous résumer lors de son discours d’inauguration vers 15 heures. Après avoir remercié les personnes présentes (élus, représentants de l’ARAM, amis...), elle nous a donc exposé les différentes parties des travaux effectués. Une fois les études de réouverture du bief achevées, celui-ci a donc été remis en état dans sa totalité (soit une distance d’environ 30 mètres), et le vannage posé par la société VALERIAN. Ensuite, en ce début d’année, Jean Blanchet (de l’entreprise ADEPA) et Serge Caprais se sont attelés à la construction et au montage de la nouvelle roue, entièrement métallique ; et c’est pour cette pièce maîtresse en particulier, et pour rappeler l’importance de la sauvegarde de ce patrimoine, que nous étions présents.
C’est ce que n’ont pas manqué de rappeler Gilles Maloisel (maire de Coulonces), et Jean-Yves Cousin (député-maire de Vire) ; celui-ci citant en exemple l’étude effectuée dernièrement par l’Association pour la Valorisation du Patrimoine en Pays Séverin (AVPPS) sur les moulins à papier dans le Bocage Virois. Il faut ainsi se rappeler qu’aux XVIème-XVIIème siècles, le papier-parchemin de Vire était assez réputé...
Annie Bouchard, la présidente de la FFAM, a en outre mis l’accent sur toute l’importance de
ce patrimoine, classé 3ème patrimoine français. C’est ainsi plus d’une dizaine de moulins
par an qui sont réouverts en France. Elle a aussi rappelé toute la difficulté de la démarche
ici entreprise, et l’aide apportée, via sa personne, par l’association. Elle a ensuite laissé
la parole à Catherine Prud’homme, nouvellement élue à la présidence de l’ARAM, qui a salué le
courage d'André et Paulette, et a manifesté la joie de l'ARAM d'avoir contribué à leur réussite.
Marc Andreu-Sabater, conseiller général de Vire, a également félicité ces derniers et rappelé la participation du Conseil Général du Calvados, concernant la passe à poissons et la restauration du moulin. Enfin, Régine Onfray a clôturé cet instant en nous évoquant sa naissance dans le moulin, ainsi que le rôle de son père, meunier de 1934 à 1970.
A l’issue de ces prises de parole, nous nous sommes dirigés à l’intérieur, où une grande partie des mécanismes reste visible. Les poulies en action dans tous les coins ainsi que les deux paires de meules attirent l’œil des visiteurs. Celles-ci servaient à moudre le blé, et les farines secondaires (pour l’alimentation animale ; avoine, orge, etc.).
A l’extérieur, nous avons pu admirer cette nouvelle roue par-dessus dont on nous a confié les caractéristiques : composée de 32 augets, d’une largeur de 1,52m pour une hauteur de 2,75m, elle est fixée à l’aide de 320 rivets et 352 boulons. Que de précisions techniques ! En aval de la roue se profilent les 300 mètres de canal rejoignant la rivière en contrebas.
Ce bon après-midi s’est achevé par un pot offert par Paulette et André Dubourg, que nous tenons une fois de plus à remercier et à féliciter pour leur ténacité, et également pour leur nouveau rôle de grands-parents qu’ils ont la joie d’assumer depuis cette même journée !
Benjamin H.
